Pour moi qui suis intéressée par cette période des années 60-70, Angela Davis est une icône incontournable. Une femme noire qui a grandi à Birmingham, Alabama dans les années 50-60 (avec tout ce que cela implique) et n’a pas transformé sa colère profonde et justifiée en haine irrationnelle et aveuglante. D’une intelligence folle, avec un charisme et une flamme toujours présente aujourd’hui, comme son emblématique afro, elle n'a jamais rien abandonné. Je voulais voir ce documentaire, le sujet me plait mais ce fut une très bonne surprise que cela ne soit pas seulement une succession d'images d'archives avec une voix off.
Le
documentaire traite de son procès. En 1970, elle est accusée d’avoir
fourni les armes utilisées lors d’une tentative d’évasion qui a conduit à une
prise d’otages et à la mort de plusieurs personnes dont un juge. Accusée de
crimes relevant de la peine de mort, elle fuit mais est rattrapée par le FBI
après une cavale digne d'un film. Au final, elle est acquittée dans
une liesse mondiale. On ne peut passer à côté du fait que la liesse a beaucoup été instrumentalisée par le parti communiste à travers le monde, dans les pays où il était au pouvoir ou dans d'autres, c'était tout de même un élan quasi mondial.
Elle a gagné un procès où on l’accusait plus pour ce qu’elle
était: une femme, noire, communiste et activiste plus que pour ce qu’elle aurait
fait. Des faits qui passent d'ailleurs au second plan. Ce
documentaire est avant tout l’histoire incroyable d’une femme qui s’est trouvée
prise entièrement dans les combats qu’elle menait et qui a gagné sa bataille, même si la guerre du pouvoir au peuple est loin d'être terminée.
La
réalisatrice a fait un travail de montage de qualité. On est pris dans cette histoire
comme dans un thriller prenant même si on connait la fin. Que ce soient les images
d’archives ou les images et la voix de l’actuelle Angela Davis, c’est très
fluide et on suit bien l’histoire. A la fin je me suis demandée quelle actrice
oserait jouer son rôle dans une fiction ?
Une chose
de plus qui me plait chez Angela Davis c’est qu’elle n’a jamais laissé tomber
ses combats. Le système judiciaire américain, le système carcéral,la condition des prisonniers politiques,
le système en général… Egalement son discours neutre et hors de tout
sentimentalisme sur l’élection de Barack Obama. D’une femme qui a vécu tout ce
qu’elle a vécu, c’est vrai et pour cela c’est encore plus fort.
Un documentaire à voir, si vous le pouvez, car les distributeurs ne sont pas d'une grande aide.
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