Je l’ai vu
il y a plus de deux mois mais ce n’est pas grave, on dira que c’est dans le cadre
du Black History Month.
La première
chose qui frappe c’est la musique. Rechercher la BO a été la première chose
faite en sortant du ciné
Voir ce
film, encensé à Sundance (oui, encore et toujours le Sundance Film
Festival !) l’année dernière, n’a pas été chose facile. Une semaine après
sa sortie il ne passait que dans très peu de salles à des heures improbables.
Ce
documentaire rassemble des images d’archives trouvées dans la cave d’une chaîne
de télévision suédoise.
Entre 1967
et 1975, deux journalistes suédois ont effectué un reportage sur le mouvement
Black Power américain, suite logique du Civil Rights Movement dans le contexte
de l’engagement américain au Vietnam. A travers des rencontres, des images, des
interviews inédites. Commenté par des artistes d’aujourd’hui comme Talib Kweli
ou Erikah Badu, mais aussi des contemporains témoignant a posteriori, il entend
donner une vision, une photo de cette époque et tenter de comprendre
l’évolution de ce mouvement.
Comme
beaucoup de commentaires que j’ai lus, je pense que ce film est à voir comme un
document historique. Pas seulement sur ce qu’il dit du mouvement de l’époque.
D’abord sur la démarche même, que deux journalistes suédois (à l’époque c’est
un peu l’autre bout du monde) décident d’observer cet angle. L’image de
l’Amérique, la radicalité des propos de ces jeunes adultes. Les leaders du
Black Power Movement comme Stokely Carmichael ou Bobby Seale ne sont pas seulement de jeunes
étudiants en colère contre leurs ainés et la société. Ce sont de jeunes adultes,
ils ont vu tout ce que leur société avait à leur offrir, c’est-à-dire pas
grand-chose, enfin rien, et veulent la changer profondément.
« I
grew up in Birmingham, Alabama! »
Au centre
du film, l’interview de la jeune Angela Davis est une bombe ! On sent
l’intensité de cette violence. Cette violence que le monde observe, cette
violence que le monde craint. Dans de nombreux pays, pour différentes raisons
les années 70 sont très violentes. Mais cette apparente violence est issue d’un
mouvement de légitime défense face à la haine viscérale, la violence gratuite
dont sont victimes les Noirs Américains à cette époque. Ces personnes ne font
pas que refuser l’humiliation, la violence ou le fait d’être traité comme
citoyen de seconde catégorie parce Noir. Dans certaines situations il s’agit
tout simplement de défendre sa famille physique, s’armer et être prêt à tuer
pour survivre ou protéger ses enfants, et ceci est issu de la Constitution
américaine !
Trop court !
Je suis restée sur ma faim. Des images
fraîches, des interviews fortes. De plus en seulement 1h35, trop de sujets sont
abordés du coup c’est frustrant. Du retour des premiers soldats noirs de retour
du Vietnam en 1967, blessés après avoir combattus pour leur pays d’être traités
comme des moins que rien. A 1975 et le déferlement de la drogue sur la
communauté noire, assassin des possibilités d’une génération.
Un bon
moment, un bon film, de la bonne musique, des discours forts.
A voir et à
revoir J